Sam Braun
« Pardonner pour vivre »
Sam Braun est un soleil, un soleil gĂ©nĂ©reux, puissant, immanent. Il reprĂ©sente Ă lui seul lâHumanitĂ© dans toute sa beautĂ©, dans toute sa bontĂ©.
« Pardonner pour vivre », dit-il, parce quâil pense que sans le pardon, la vie nâest pas possible.
Pourtant, il a subi le pire et la vie ensuite ne lâa pas Ă©pargnĂ©, mais il a toujours Ă©tĂ© ce repĂšre, ce phare pour les autres.
Sam Braun est un hĂ©ros, un hĂ©ros des temps modernes, un exemple. Dans lâAntiquitĂ©, il serait un demi-dieu, celui de la tolĂ©rance et de lâAmour.
120x90cm
Huile sur toile, Pigments purs, Sables des plages du dĂ©barquement, Terre dâAuschwitz
SAM BRAUN Présentation
Né en France à Paris en 1927. Décédé à Paris le 1er Juillet 2011 .
Auteur dâun livre intitulĂ© « Personne ne mâaurait cru alors je me suis tu » (Ed. Albin Michel) une interprĂ©tation thĂ©Ăątrale a Ă©tĂ© tirĂ©e de cet ouvrage mise en scĂšne et interprĂ©tĂ©e par Patrick Olivier.
ArrĂȘtĂ© le 12 novembre 1943 Ă Clermont-Ferrand par la milice avec son pĂšre, sa mĂšre et sa petite sĆur de dix ans et demi. Il avait seize ans et demi.
TransfĂ©rĂ© Ă Drancy. puis embarquĂ© dans le convoi N°64 oĂč il y avait 999 personnes (femmes et enfants) pour Auschwitz le 7 dĂ©cembre 1943.
DĂ©tenu et prisonnier Ă Buna-Auschwitz oĂč il est terrassier. Malade, il est sauvĂ© Ă la fin de la marche de la mort. LibĂ©rĂ© Ă Prague.
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Quand vous ĂȘtes vous senti vivant ?
Se sentir vivant ce n’est pas simplement avoir la libertĂ© du corps. Jâai eu cette libertĂ© du corps Ă ma libĂ©ration mais se sentir libre c’est autre chose. Je ne me suis senti vraiment libre quâĂ 78 ans, il y a cinq ans.
Jâai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 12 novembre 1943. Depuis cette date, il mâarrive bien souvent les 12 novembre des choses exceptionnelles. Des affaires troublantes qui modifient ma vie. Depuis cette date je voulais occulter les 12 novembre, me coucher le 11 novembre au soir pour ne me rĂ©veiller que le 13 au matin.
Pendant 40 ans je nâai parlĂ© Ă personne (dâoĂč le titre de son livre). Parfois je pleurais lorsque j’Ă©tais seul et revivais la sĂ©paration d’avec ma mĂšre. Tous les 12 novembre Ă©taient pour moi Ă©pouvantables.
Et il y a quatre ans, je me suis rĂ©veillĂ© le 13 novembre sans m’ĂȘtre rendu compte que la veille Ă©tait le 12 novembre, j’ai eu alors comme une espĂšce de rĂ©vĂ©lation: je pouvais vivre enfin, enfin j’Ă©tais libre.
De mĂȘme lâodeur de pain grillĂ© mâĂ©tait insoutenable car elle me rappelait un moment Ă©pouvantable que jâai vĂ©cu dans les camps. Quand jâĂ©tais terrassier pour IG Farben en mĂȘme temps que Primo Levi, qui, lui Ă©tant chimiste et travaillait au laboratoire de l’usine, un matin sur un brasero jâai fait griller un morceau de pain et l’ai avalĂ© goulument. Seulement ce pain Ă©tait si mauvais que jâai Ă©tĂ© terriblement malade aprĂšs, durant quatre jours. Depuis, l’odeur mĂȘme du pain grillĂ© m’Ă©tait insupportable.
Et il y a quatre ans ma femme a pris  sa retraite et en prenant ensemble le petit dĂ©jeuner je me suis surpris Ă faire des toasts, Ă les beurrer et Ă m’en rĂ©galer ⊠jâĂ©tais guĂ©ri et donc libre .
Quel fut votre premier acte quand vous avez été libéré ?
JâĂ©tais malade.
Jâai fait la marche de la mort. Le 18 janvier 1945, nous sommes partis dâAuschwitz. Ce fut effrayant car pour moi elle a durĂ© prĂšs de quatre mois, jusqu’au dĂ©but du mois de mai.
Je nâai pratiquement pas mangĂ© sauf lâherbe dans les champs oĂč les SS nous faisaient arrĂȘter lorsqu’ils Ă©taient trop fatiguĂ©s.. On Ă©tait parfois « sur des trains » non pas « dans des trains » mais sur des trains, Ă lâair libre dans le froid.
MalgrĂ© l’horreur de cet exode fou jâĂ©tais persuadĂ© de mâen sortir. LâespĂ©rance Ă©tait telle que jâĂ©tais sĂ»r de mâen tirer. Sauf vers la fin de ce convoi. JâĂ©tais Ă©puisĂ© et malade. Je pesais 35 kgs  pour 1m77.
Le train sâest arrĂȘtĂ© un dans une gare. Les SS ont demandĂ© dans toutes les langues aux malades de descendre. Je savais ce que cela voulait dire si je descendais. CâĂ©tait la mort Ă coup sĂ»r mais je n’en pouvais plus, je voulais que cela finisse. Jâai demandĂ© aux autres de m’aider Ă descendre, ils m’ont quasiment jetĂ© sur le quai. Je suis tombĂ© sur les traverses et on Ă©tait environ une centaine Ă ĂȘtre descendus.
Câest lĂ que jâai repris goĂ»t Ă la vie car les SS Ă©taient en fait des rĂ©sistants tchĂ©coslovaques, et nous ont sauvĂ©s. Nous Ă©tions Ă Prague. JâĂ©tais libĂ©rĂ©.
Des brancardiers sont venus nous chercher. JâĂ©tais un ĂȘtre humain, je nâĂ©tais plus un « rien » puisqu’on me montrait que je n’Ă©tais plus un « morceau » comme ils nous appelaient lĂ -bas!
Jâai Ă©tĂ© hospitalisĂ© dans une salle commune, jâĂ©tais sur un lit. Sur un lit ! Comment s’imaginer ce que reprĂ©sente un lit lorsque l’on a couchĂ© n’importe oĂč durant quatre mois !
Quâavez-vous fait la premiĂšre annĂ©e ?
Jâai essayĂ© de me soigner. Mon frĂšre et ma sĆur ainĂ©s nâont pas Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, ils mâont retrouvĂ© ⊠On Ă©tait trĂšs famille et une famille trĂšs tribale. Ils ont fait beaucoup pour moi câest une tribu dâamour .
Jâai placĂ© ma vie autour de lâamour ;
Jâai quatre enfants de deux mariages mais tout se passe dans lâamour. (A cet instant une de ses filles tĂ©lĂ©phone et il lui parle avec tendresse et dĂ©licatesse on sent un dialogue attentif et agrĂ©able, puis câest un de ses fils et il lui parle de la mĂȘme façon comme on parlerait avec les mots dâamour Ă un petit enfant).
Je suis revenu Ă Paris dâabord sur un brancard. Dans lâavion il y avait une infirmiĂšre française qui mâa dit quâil y avait encore en France des tickets de rationnement. JâĂ©tais Ă©tonnĂ©Â ! Il y avait encore des tickets de rationnement alors que Paris Ă©tait libĂ©rĂ© !
Mais je nâavais pas de haine.
Vera mon infirmiĂšre Ă Prague mâa emmenĂ© un aprĂšs midi, lorsque j’ai pu marcher, Ă petits pas, vers un parc oĂč des prisonniers allemands travaillaient sous la surveillance dâun gardien. Ils dĂ©blayaient la place oĂč il y avait eu des bombardements En me regardant,  le gardien a enlevĂ© sa ceinture et a fouettĂ© les prisonniers comme sâil voulait me venger. Je n’ai pas pu assister Ă cela et je suis parti aussi vite que mes jambes pouvaient me porter.
Je nâavais pas lâesprit de vengeance.
Puis plus tard Ă Paris quand jâai repensĂ© Ă cette scĂšne, un mauvais dĂ©mon me disait Ă l’oreille « Chacun son tour » Je chassais alors de ma tĂȘte cette idĂ©e qui me fait horreur, car la souffrance de l’un ne rachĂšte jamais celle de l’autre.
La premiĂšre annĂ©e quand je suis revenu Ă Clermont-Ferrand ce fut trĂšs difficile jâai connu lâivresse alcoolique. Je voulais « digĂ©rer » la vie de lĂ -bas. Je ne parlais Ă personne de cela. Comme je n’avais pas d’argent, je faisais la manche pour picoler.
Une fois je suis mĂȘme montĂ© Ă Paris et jâai vĂ©cu 8 jours en buvant. Je ne sais plus ce que jâai fait.
Je voulais avec tout lâalcool que je buvais nettoyer tout ce qu’en silence je portais sur le dos, comme l’alcool Ă 90° nettoie une plaie purulente.
Jâai passĂ© mes deux bacs en Ă©tant ivre âŠÂ Les examinateurs ont du me les donner pour ĂȘtre sĂ»rs de ne plus jamais me revoir !
Cette annĂ©e lĂ fut trĂšs pĂ©nible et mon frĂšre qui probablement me comprenait bien, ne mâa jamais rien dit ni reprochĂ©. Au bout de cette annĂ©e alors que jâĂ©tais ivre mort jâai dit Ă un de mes trĂšs bons amis et avec lequel je suis toujours trĂšs liĂ© « Demain jâarrĂȘte de boire, je commence ma mĂ©decine. » Et contrairement Ă toutes les promesses dâivrogne je mây suis tenu, car au fond je n’Ă©tais pas un alcoolique et ne buvais que pour les raisons que je vous ai indiquĂ©es.
J’avais franchi, avec l’alcool, une Ă©tape initiatique. Il fallait que je meure Ă une vie pour renaĂźtre Ă une autre.
Je nâai jamais eu envie de me suicider.
JâĂ©tais pupille de la nation, je travaillais et mon frĂšre qui avait repris le magasin de mon papa mâaidait comme il le  pouvait.
TrĂšs vite je me suis mariĂ© alors que jâĂ©tais en deuxiĂšme annĂ©e de mĂ©decine. Je recherchais tellement une affection maternelle car jâĂ©tais charnellement liĂ© Ă ma mĂšre. Je nâai jamais fait le deuil de mes parents.
J’ai rencontrĂ© une femme fort jolie, de 4 ans de moins que moi, j’en suis devenu amoureux et lâai Ă©pousĂ©e. Nous avons eu deux enfants. Un fils nĂ© en 1952 et une fille nĂ©e en 1957.
Nous sommes restĂ©s mariĂ©s une dizaine d’annĂ©es, puis elle mâa quittĂ©. C’est la vie !
Jâai rencontrĂ© mon Ă©pouse actuelle deux ans aprĂšs et nous sommes ensemble depuis 45 ans. Nous avons eu deux enfants .Une fille et un garçon.
Mais avant tout cela imaginez-vous, en 1947 jâai Ă©tĂ© appelĂ© sous les drapeaux.. Quelle dĂ©rision . On mâa affectĂ© Ă CompiĂšgne au 27 Ăšme R.I.
Avez-vous souffert dans cette nouvelle vie ?
Oui , comme tout individu normal, par exemple quand on casse la vitre de ma voiture, comme cela m’est arrivĂ© une fois, je suis furieux.
Dans les petites choses de la vie je suis comme les autres, je les aborde avec autant dâĂ©motions que les autres.
En revanche dans les grands Ă©vĂšnements de la vie je les accepte avec sĂ©rĂ©nitĂ© et sans angoisse. Un jour jâai Ă©tĂ© opĂ©rĂ© Ă cĆur ouvert eh bien je suis parti Ă l’hĂŽpital, avec ma petite valise, en toute sĂ©rĂ©nitĂ©. Mon actuelle maladie est paralysante, je sais qu’un jour je serai complĂštement paralysĂ© et probablement incontinent mais je suis serein et j’attends cette Ă©chĂ©ance avec calme. Ce que jâai connu mâa appris Ă relativiser
Avez-vous un mot une phrase ,un chiffre qui vous aient marqué ?
Aucun chiffre , aucun mot, aucune phrase.
Mais ce que je retiens c’est lâabsence .Je me suis Ă©vadĂ© en quelque sorte, par l’imaginaire.  A Auschwitz jâĂ©tais absent puisque ma pensĂ©e Ă©tait ailleurs. Quand la faim me faisait souffrir, je pensais au hachis Parmentier que ma maman faisait si bien, je le savourais, en sentais le fumet et m’imaginer le manger soulageait ma faim. Je crois tellement Ă la force de la pensĂ©e.
Comment analysez- vous votre vie maintenant ?
Jâai rĂ©ussi ma vie. Je crois que pendant ces 82 ans jâai marchĂ© dans la vie, je nâai pas marchĂ© Ă cotĂ©. Jâai encaissĂ© des coups mais jâai essayĂ© de les positiver.
On nâest jamais indemne du pire.
Je suis ce que je suis Ă cause et grĂące Ă Auschwitz. Il est vrai que si je suis devenu mĂ©decin, ce nâest pas neutre, ni par hasard.
Je nâai jamais supportĂ© la souffrance de lâautre sans rĂ©agir. La mienne jâen fais mon affaire.
je ne supporte pas la souffrance dâun enfant, elle me bouleverse et le plus grand crime des nazis, c’est d’avoir assassinĂ© 1.500.000 enfants.
En ce qui me concerne je peux dire que le bourreau a perdu.
Il a voulu faire de moi un asocial et jâai rĂ©sistĂ© car je suis pleinement dans la vie.
Vous vous dites athée, comment à la sortie de cette tourmente vous avez vécu cet athéisme ?
Je ne crois pas au Dieu de Michel Ange qui Ă©carterait les nuages une fois par siĂšcle et les refermerait trĂšs vite effarĂ© de voir ce que les hommes ont fait de la Terre. En cette forme de Dieu lĂ , je ne crois pas. Un jour jâai lu Marguerite Yourcenar qui disait Ă peu prĂšs ceci « Il nâest pas possible que nous soyons le fruit du hasard » et aussi » Dieu est en nous , le plus prĂ©s de nos qualitĂ©s et le plus loin de nos dĂ©fauts et de nos tares »
Je crois que la vie a un projet . De quelle nature est ce projet ? Je n’en sais rien, mais ce que je crois savoir, c’est que les hommes passent leur vie Ă rechercher ailleurs ce quâils ont en eux-mĂȘmes.
Le Messie que les Juifs attendent, je crois qu’il est en nous car le Messie câest aider les autres, et cela nous pouvons tous le faire.
Ma vie est un empilement de vies qui toutes me semblent diffĂ©rentes, adolescent, dĂ©portĂ©, mĂ©decin, cosmĂ©tologue. On a crĂ©Ă© avec ma femme des produits de beautĂ©. Puis jâai Ă©tĂ© consultant pendant dix ans pour une sociĂ©tĂ© japonaise et aprĂšs jâai Ă©tĂ© un autre homme me consacrant uniquement au Travail de MĂ©moire. JâĂ©tais franc-maçon aussi.
Mais ma derniĂšre vie et que je considĂšre comme Ă©tant l’aboutissement de mon parcours est celle que jâai avec mes interventions auprĂšs des enfants. Quand je leur dis ce qui sâest passĂ© et qu’ils me remercient, je leur rĂ©ponds qu’ils n’ont pas Ă me remercier car grĂące Ă eux je fait revivre mon Papa , ma Maman et ma petite sĆur.
Comment considérez-vous votre vie maintenant ?
Si j’avais le choix je ne sais pas si je recommencerai cette vie. Jâai vĂ©cu des moments exaltants mĂȘme lĂ -bas.
Je me souviens lors du voyage de la fin quand nous nous sommes arrĂȘtĂ©s dans une gare. Des femmes nous regardaient Ă©berluĂ©es de nous voir dans cet Ă©tat. Les wagons Ă©taient Ă ciel ouvert et plus tard nous sommes passĂ©s sous trois passerelles, noires de monde. Et lĂ des hommes nous ont jetĂ© du pain alors quâils crevaient de faim eux aussi. CâĂ©tait admirable et dramatique : les SS prenant conscience qu’on nous jetait du pain se sont mis Ă tirer sur tous ces gens avec leurs mitraillettes et, sous les balles ils continuaient Ă nous jeter du pain. Je n’ai pas vu une personne reculer et s’enfuir.
Peut-on dĂ©sespĂ©rer de lâhomme quand on vit cela ?
Je suis maintenant en parfait accord avec moi-mĂȘme .
Je pense comme Sartre.
« On ne te demande pas ce qu’on t’a fait mais ce que tu as fait avec ce quâon tâa fait »
Quel message pouvez-vous et voulez-vous laisser aux jeunes ?
Le message fondateur est qu’ils considĂšrent la vie comme le plus beau des cadeaux.
 Il ne faut pas avoir peur de la mort car elle fait partie de la vie. Si je devais croire en quelque chose, j’inclinerais plutĂŽt vers le bouddhisme, la thĂ©orie de la rĂ©incarnation apportant des rĂ©ponses Ă mes questionnements. LâespĂ©rance est lĂ : puisque sa vie est belle, on doit respecter la vie de lâautre.
J’adhĂšre complĂštement Ă ce qu’a dit Gandhi sur la vengeance :
« Si tu rends Ćil pour Ćil , le monde deviendra aveugle »
Je suis juif et sans ĂȘtre religieux, je me sens complĂštement juif car j’appartiens Ă cette culture
Quand j’explique la Shoah aux jeunes je la classe dans la barbarie en lui reconnaissant, bien sĂ»r, des particularitĂ©s qui en font toute la diffĂ©rence avec les autres actes de barbarie.
La Shoah est une barbarie de bureau et dâEtat. Câest un gĂ©nocide programmĂ© avec toute une administration qui l’a conçu, organisĂ© et rĂ©alisĂ© mais câest un gĂ©nocide mĂȘme si, comme tous les gĂ©nocides elle a des spĂ©cificitĂ©s.
Il faut travailler sur la mĂ©moire pour prĂ©parer lâavenir.
Quand je pense Ă moi je dis que je suis ni un hĂ©ros ni une victime. Je suis un ĂȘtre comme les autres Ă qui il est arrivĂ© un Ă©vĂšnement exceptionnel.
On doit enseigner la Shoah aux enfants mais graduellement ;
En CM2 on doit enseigner les Justes, ceux qui ont sauvĂ© les autres, comme les Juifs pourchassĂ©s par une idĂ©ologie d’exclusion
En troisiĂšme de collĂšge la Shoah est au programme de la deuxiĂšme guerre mondiale.
En terminale on doit Ă©tudier, outre la deuxiĂšme guerre mondiale qui devrait ĂȘtre remise au programme et en plus, par le professeur de philosophie ! Les processus gĂ©nocidaires ? Comment un ĂȘtre ordinaire peut-il devenir un bourreau ?
Et le Pardon ?
 Pour le Pardon je dois dire que s’il y a des choses impardonnables, ce sont elles qu’il faut pardonner car que serait le pardon si on  ne pardonnait que le pardonnable ? (Jacques Derrida)
le Pardon est un cadeau que lâon fait Ă soi-mĂȘme et, avec Jacques Derrida je dirai aussi : que « Le sens du pardon est de nâavoir aucun sens ».
Enfin il faut« Pardonner pour vivre » comme un ĂȘtre humain normal et ordinaire
Conclusion
Lâimpression que lâon ressent Ă Ă©couter cet homme est surtout celle de la sĂ©rĂ©nitĂ© et du calme intĂ©rieur. Il respire de toute Ă©vidence la bontĂ©. Son sourire merveilleux est celui dâun ĂȘtre dâamour et de luciditĂ©. MalgrĂ© toutes ses Ă©preuves il garde confiance en la vie et en lâhomme. Son message pourrait ĂȘtre celui de lâhonnĂȘte Homme de demain. PrĂ©curseur, visionnaire certes mais avant tout Sam Braun est un ĂȘtre gĂ©nĂ©reux, ouvert et grand par lâexemple quâil incarne.
Commentaire par lâArtiste
Sam Braun est un soleil, un soleil gĂ©nĂ©reux, puissant, immanent. Il reprĂ©sente Ă lui seul lâHumanitĂ© dans toute sa beautĂ©, dans toute sa bontĂ©.
« Pardonner pour vivre », dit-il, parce quâil pense que sans le pardon, la vie nâest pas possible.
Pourtant, il a subi le pire et la vie ensuite ne lâa pas Ă©pargnĂ©, mais  il a toujours Ă©tĂ© ce repĂšre, ce phare pour les autres.
Sam Braun est un hĂ©ros, un hĂ©ros des temps modernes, un exemple. Dans lâAntiquitĂ©, il serait un demi-dieu, celui de la tolĂ©rance et de lâAmour.
Observation sur le tableau :
Ce tableau a bĂ©nĂ©ficiĂ© du mĂ©cĂ©nat de Monsieur Madanjeet Singh , Ambassadeur de Bonne VolontĂ© de lâUNESCO.
DatĂ© du 21 mai 2009, ce tableau reprĂ©sentant Sam Braun sâest imposĂ© dĂšs lâorigine, comme un soleil radieux, immanent. La phrase « pardonner pour vivre » sâimposait de mĂȘme. Tout le tableau est rĂ©alisĂ© Ă partir de sables, originellement pris sur les plages du dĂ©barquement en Normandie.
Certains sables ont Ă©galement Ă©tĂ© recueillis sur la plage du dĂ©barquement de la Croix Valmer en Provence. A lâintĂ©rieur du soleil, une tĂąche rouge apparaĂźt, elle est Ă la fois le symbole du soleil naissant et du soleil couchant que lâon peut observer au cours de la journĂ©e.
Rappelons que Sam Braun fait toujours Ă©tat de sa petite sĆur et de ses parents qui grĂące Ă son tĂ©moignage restent vivants. Enfin, dans un Ćuf, le germe apparait comme une tĂąche rouge, il est le symbole de la vie.
Lorsque je suis venu prĂ©senter le tableau Ă Sam Braun, chez lui, il Ă©tait prĂ©occupĂ© et dĂ©jĂ trĂšs souffrant. Son chat, auquel il tenait beaucoup, rodait dans lâappartement et venait de temps Ă autres vĂ©rifier si tous se passait comme il le souhaitait. On le voit couchĂ© sur le tableau avant quâil soit montrĂ© Ă Sam. Jâai prĂ©sentĂ© le tableau Ă Sam, et nous avons pris la photo, celle qui est en tĂȘte de son dossier. Puis, sur le dĂ©part, jâai remballĂ© le tableau et Sam sâadressant Ă moi, je suis rapprochĂ© de lui pour parler, notamment de sa piĂšce quâil allait produire sous peu. Pendant ce temps le chat sâest installĂ© sur le tableau, en a pris possession et a commencĂ© Ă ronronner. Jâai pris cette attitude, comme un signe dâacceptation.