Sam Braun

2012 - 09 - 01 - Alain Husson-Dumoutier - IMG_2470 final« Pardonner pour vivre »

 

Sam Braun est un soleil, un soleil gĂ©nĂ©reux, puissant, immanent. Il reprĂ©sente Ă  lui seul l’HumanitĂ© dans toute sa beautĂ©, dans toute sa bontĂ©.

« Pardonner pour vivre », dit-il, parce qu’il pense que sans le pardon, la vie n’est pas possible.

Pourtant, il a subi le pire et la vie ensuite ne l’a pas Ă©pargnĂ©, mais il a toujours Ă©tĂ© ce repĂšre, ce phare pour les autres.

Sam Braun est un hĂ©ros, un hĂ©ros des temps modernes, un exemple. Dans l’AntiquitĂ©, il serait un demi-dieu, celui de la tolĂ©rance et de l’Amour.

120x90cm

Huile sur toile, Pigments purs, Sables des plages du dĂ©barquement, Terre d’Auschwitz

 

SAM BRAUN Présentation

 

Capture d’écran 2015-05-08 Ă  21.18.39NĂ© en France Ă  Paris en 1927. DĂ©cĂ©dĂ© Ă  Paris le 1er Juillet 2011 .

Auteur d‘un livre intitulĂ© « Personne ne m’aurait cru alors je me suis tu » (Ed. Albin Michel) une interprĂ©tation thĂ©Ăątrale a Ă©tĂ© tirĂ©e de cet ouvrage mise en scĂšne et  interprĂ©tĂ©e par Patrick Olivier.

ArrĂȘtĂ© le 12 novembre 1943 Ă  Clermont-Ferrand par la milice avec son pĂšre, sa mĂšre et sa petite sƓur de dix ans et demi. Il avait seize ans et demi.

TransfĂ©rĂ© Ă  Drancy. puis embarquĂ© dans le convoi N°64 oĂč il y avait 999 personnes (femmes et enfants) pour Auschwitz le 7 dĂ©cembre 1943.

DĂ©tenu et prisonnier Ă  Buna-Auschwitz oĂč il est terrassier. Malade, il est sauvĂ© Ă  la fin de la marche de la mort. LibĂ©rĂ© Ă  Prague.

 

Quand vous ĂȘtes vous senti vivant ?

Se sentir vivant ce n’est pas simplement  avoir la libertĂ© du corps. J’ai eu cette libertĂ© du corps Ă  ma libĂ©ration mais se sentir libre c’est autre chose. Je ne me suis senti vraiment libre qu’à 78 ans, il y a cinq ans.

J’ai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 12 novembre 1943. Depuis cette date, il m’arrive bien souvent les 12 novembre des choses exceptionnelles. Des affaires troublantes qui modifient ma vie. Depuis cette date je voulais occulter les 12 novembre, me coucher le 11 novembre au soir pour ne me rĂ©veiller que le 13 au matin.

Pendant 40 ans je n’ai parlĂ© Ă  personne (d’oĂč le titre de son livre). Parfois je pleurais lorsque j’Ă©tais seul et revivais la sĂ©paration d’avec ma mĂšre. Tous les 12 novembre Ă©taient pour moi Ă©pouvantables.
Et il y a quatre ans, je me suis rĂ©veillĂ© le 13 novembre sans m’ĂȘtre rendu compte que la veille Ă©tait le 12 novembre, j’ai eu alors comme une espĂšce de rĂ©vĂ©lation: je pouvais vivre enfin, enfin j’Ă©tais libre.

De mĂȘme l’odeur de pain grillĂ© m’était insoutenable car elle me rappelait un moment Ă©pouvantable que j’ai vĂ©cu dans les camps. Quand j’étais terrassier pour IG Farben en mĂȘme temps que Primo Levi, qui, lui Ă©tant chimiste et travaillait au laboratoire de l’usine, un matin sur un brasero j’ai fait griller un morceau de pain et l’ai avalĂ© goulument. Seulement ce pain Ă©tait si mauvais que j’ai Ă©tĂ© terriblement malade aprĂšs, durant quatre jours. Depuis, l’odeur mĂȘme du pain grillĂ© m’Ă©tait insupportable.

Et il y a quatre ans ma femme a pris  sa retraite et en prenant ensemble le petit dĂ©jeuner je me suis surpris Ă  faire des toasts, Ă  les beurrer et Ă  m’en rĂ©galer 
 j’étais guĂ©ri et donc  libre .

Quel fut votre premier acte quand vous avez été libéré ?

J’étais malade.

J’ai fait la marche de la mort. Le 18 janvier 1945, nous sommes partis d’Auschwitz. Ce fut effrayant car pour moi elle a durĂ© prĂšs de quatre mois, jusqu’au dĂ©but du mois de mai.

Je n’ai pratiquement pas mangĂ© sauf l’herbe dans les champs oĂč les SS nous faisaient arrĂȘter lorsqu’ils Ă©taient trop fatiguĂ©s.. On Ă©tait parfois « sur des trains » non pas « dans des trains » mais sur des trains, Ă  l’air libre dans le froid.

MalgrĂ© l’horreur de cet exode fou j’étais persuadĂ© de m’en sortir. L’espĂ©rance Ă©tait telle que j’étais sĂ»r de m’en tirer. Sauf vers la fin de ce convoi. J’étais Ă©puisĂ© et malade. Je pesais 35 kgs  pour 1m77.

Le train s’est arrĂȘtĂ© un dans une gare. Les SS ont demandĂ© dans toutes les langues aux malades de descendre. Je savais ce que cela voulait dire si je descendais. C’était la mort Ă  coup sĂ»r mais je n’en pouvais plus, je voulais que cela finisse. J’ai demandĂ© aux autres de m’aider Ă  descendre, ils m’ont quasiment jetĂ© sur le quai. Je suis tombĂ© sur les traverses et on Ă©tait environ une centaine Ă  ĂȘtre descendus.

C’est lĂ  que j’ai repris goĂ»t Ă  la vie car les SS Ă©taient en fait des rĂ©sistants tchĂ©coslovaques, et nous ont sauvĂ©s. Nous Ă©tions Ă  Prague. J’étais libĂ©rĂ©.

Des brancardiers sont venus nous chercher. J’étais un ĂȘtre humain, je n’étais plus un « rien » puisqu’on me montrait que je n’Ă©tais plus un « morceau » comme ils nous appelaient lĂ -bas!
J’ai Ă©tĂ© hospitalisĂ© dans une salle commune, j’étais sur un lit. Sur un lit ! Comment s’imaginer  ce que reprĂ©sente un lit lorsque l’on a couchĂ© n’importe oĂč durant quatre mois !

Qu’avez-vous fait la premiĂšre annĂ©e ?

J’ai essayĂ© de me soigner. Mon frĂšre et ma sƓur ainĂ©s n’ont pas Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, ils m’ont retrouvĂ© 
 On Ă©tait trĂšs famille et une famille trĂšs tribale. Ils ont fait beaucoup pour moi c’est une tribu d’amour .

J’ai placĂ© ma vie autour de l’amour ;

J’ai quatre enfants de deux mariages mais tout se passe dans l’amour. (A cet instant une de ses filles tĂ©lĂ©phone et il lui parle avec tendresse et dĂ©licatesse on sent un dialogue attentif et agrĂ©able, puis c’est un de ses fils et il lui parle de la mĂȘme façon comme on parlerait avec les mots d’amour Ă  un petit enfant).

Je suis revenu Ă  Paris d’abord sur un brancard. Dans l’avion il y avait une infirmiĂšre française qui m’a dit qu’il y avait encore en France des tickets de rationnement. J’étais Ă©tonné ! Il y avait encore des tickets de rationnement alors que Paris Ă©tait libĂ©rĂ© !

Mais je n’avais pas de haine.

Vera mon infirmiĂšre Ă  Prague m’a emmenĂ© un aprĂšs midi, lorsque j’ai pu marcher, Ă  petits pas, vers un parc oĂč des prisonniers allemands travaillaient sous la surveillance d’un gardien. Ils dĂ©blayaient la place oĂč il y avait eu des bombardements En me regardant,  le gardien a enlevĂ© sa ceinture et a fouettĂ© les prisonniers comme s’il voulait me venger. Je n’ai pas pu assister Ă  cela et je suis parti aussi vite que mes jambes pouvaient me porter.

Je n’avais pas l’esprit de vengeance.

Puis plus tard Ă  Paris quand j’ai repensĂ© Ă  cette scĂšne, un mauvais dĂ©mon me disait Ă  l’oreille « Chacun son tour » Je chassais alors de ma tĂȘte cette idĂ©e qui me fait horreur, car la souffrance de l’un ne rachĂšte jamais celle de l’autre.

La premiĂšre annĂ©e quand  je suis revenu Ă  Clermont-Ferrand ce fut trĂšs difficile j’ai connu l’ivresse alcoolique. Je voulais « digĂ©rer » la vie de lĂ -bas. Je ne parlais Ă  personne de cela. Comme je n’avais pas d’argent, je faisais la manche pour picoler.

Une fois je suis mĂȘme montĂ© Ă  Paris et j’ai vĂ©cu 8 jours en buvant. Je ne sais plus ce que j’ai fait.

Je voulais avec tout l’alcool que je buvais nettoyer tout ce qu’en silence je portais sur le dos, comme l’alcool Ă  90° nettoie une plaie purulente.

J’ai passĂ© mes deux bacs en Ă©tant ivre 
  Les examinateurs ont du me les donner pour ĂȘtre sĂ»rs de ne plus jamais me revoir !

Cette annĂ©e lĂ  fut trĂšs pĂ©nible et mon frĂšre qui probablement me comprenait bien, ne m’a jamais rien dit ni reprochĂ©.  Au bout de cette annĂ©e alors que j’étais ivre mort j’ai dit Ă  un de mes trĂšs bons amis et avec lequel je suis toujours trĂšs liĂ© « Demain j’arrĂȘte de boire, je commence ma mĂ©decine. » Et contrairement Ă  toutes les promesses d’ivrogne je m’y suis tenu, car au fond je n’Ă©tais pas un alcoolique et ne buvais que pour les raisons que je vous ai indiquĂ©es.

J’avais franchi, avec l’alcool, une Ă©tape initiatique. Il fallait que je meure Ă  une vie pour renaĂźtre Ă  une autre.

Je n’ai jamais eu envie de me suicider.

J’étais pupille de la nation, je travaillais et mon frĂšre qui avait repris le magasin de mon papa m’aidait comme il le  pouvait.

TrĂšs vite je me suis mariĂ© alors que j’étais en deuxiĂšme annĂ©e de mĂ©decine. Je recherchais tellement une affection maternelle car j’étais charnellement liĂ© Ă  ma mĂšre. Je n’ai jamais fait le deuil de mes parents.

J’ai rencontrĂ© une femme fort jolie, de 4 ans de moins que moi, j’en suis devenu amoureux et l’ai Ă©pousĂ©e. Nous avons eu deux enfants. Un fils nĂ© en 1952 et une fille nĂ©e en 1957.

Nous sommes restĂ©s mariĂ©s une dizaine d’annĂ©es, puis elle m’a quittĂ©. C’est la vie !

J’ai rencontrĂ© mon Ă©pouse actuelle deux ans aprĂšs et nous sommes ensemble depuis 45 ans. Nous avons eu deux enfants .Une fille et un garçon.

Mais avant tout cela imaginez-vous, en 1947 j’ai Ă©tĂ© appelĂ© sous les drapeaux.. Quelle dĂ©rision . On m’a affectĂ© Ă  CompiĂšgne au 27 Ăšme R.I.

Avez-vous souffert dans cette nouvelle vie ?

Oui , comme tout individu normal, par exemple quand on casse la vitre de ma voiture, comme cela m’est arrivĂ© une fois, je suis furieux.

Dans les petites choses de la vie je suis comme les autres, je les aborde avec autant d’émotions que les autres.
En revanche dans les grands Ă©vĂšnements de la vie je les accepte avec sĂ©rĂ©nitĂ© et sans angoisse. Un jour j’ai Ă©tĂ© opĂ©rĂ© Ă  cƓur ouvert eh bien je suis parti Ă  l’hĂŽpital, avec ma petite valise, en toute sĂ©rĂ©nitĂ©. Mon actuelle maladie est paralysante, je sais qu’un jour je serai complĂštement paralysĂ© et probablement incontinent mais je suis serein et j’attends cette Ă©chĂ©ance avec calme. Ce que j’ai connu m’a appris Ă  relativiser

Avez-vous un mot une phrase ,un chiffre qui vous aient marqué ?

Aucun chiffre , aucun mot,  aucune phrase.

Mais ce que je retiens c’est l’absence .Je me suis Ă©vadĂ© en quelque sorte, par l’imaginaire.  A Auschwitz j’étais absent puisque ma pensĂ©e Ă©tait ailleurs. Quand la faim me faisait souffrir, je pensais au hachis Parmentier que ma maman faisait si bien, je le savourais, en sentais le fumet et m’imaginer le manger soulageait ma faim. Je crois tellement Ă  la force de la pensĂ©e.

Comment analysez- vous votre vie maintenant ?

J’ai rĂ©ussi ma vie. Je crois que pendant ces 82 ans j’ai marchĂ© dans la vie, je n’ai pas marchĂ© Ă  cotĂ©. J’ai encaissĂ© des coups mais j’ai essayĂ© de les positiver.
On n’est jamais indemne du pire.

Je suis ce que je suis Ă  cause et grĂące Ă  Auschwitz.  Il est vrai que si je suis devenu mĂ©decin, ce n’est pas neutre, ni par hasard.

Je n’ai jamais supportĂ© la souffrance de l’autre sans rĂ©agir. La mienne j’en fais mon affaire.
je ne supporte pas la souffrance d’un enfant, elle me bouleverse et le plus grand crime des nazis, c’est d’avoir assassinĂ© 1.500.000 enfants.
En ce qui me concerne je peux dire que le bourreau a perdu.

Il a voulu faire de moi un asocial et j’ai rĂ©sistĂ© car je suis pleinement dans la vie.

Vous vous dites athée, comment à la sortie de cette tourmente vous avez vécu cet athéisme ?

Je ne crois pas au Dieu de Michel Ange qui Ă©carterait les nuages une fois par siĂšcle et les refermerait trĂšs vite effarĂ© de voir ce que les hommes ont fait de la Terre. En cette forme de Dieu lĂ , je ne crois pas. Un jour j’ai lu Marguerite Yourcenar qui disait Ă  peu prĂšs ceci « Il n’est pas possible que nous soyons le fruit du hasard » et aussi » Dieu est en nous , le plus prĂ©s de nos qualitĂ©s et le plus loin de nos dĂ©fauts et de nos tares »

Je crois que la vie a un projet . De quelle nature est ce projet ? Je n’en sais rien, mais ce que je crois savoir, c’est que les hommes passent leur vie Ă  rechercher ailleurs ce qu’ils ont en eux-mĂȘmes.

Le Messie que les Juifs attendent, je crois qu’il est en nous car le Messie c’est aider les autres, et cela nous pouvons tous le faire.

Ma vie est un empilement de vies qui toutes me semblent diffĂ©rentes, adolescent, dĂ©portĂ©, mĂ©decin, cosmĂ©tologue. On a crĂ©Ă© avec ma femme des produits de beautĂ©. Puis j’ai Ă©tĂ© consultant pendant dix ans pour une sociĂ©tĂ© japonaise et aprĂšs j’ai Ă©tĂ© un autre homme me consacrant uniquement au Travail de MĂ©moire. J’étais franc-maçon aussi.

Mais ma derniĂšre vie et que je considĂšre comme Ă©tant l’aboutissement de mon parcours est celle que j’ai avec mes interventions auprĂšs des enfants. Quand je leur dis ce qui s’est passĂ© et qu’ils me remercient, je leur rĂ©ponds qu’ils n’ont pas Ă  me remercier car grĂące Ă  eux je fait revivre mon Papa , ma Maman et ma petite sƓur.

Comment considérez-vous votre vie maintenant ?

Si j’avais le choix je ne sais pas si je recommencerai cette vie. J’ai vĂ©cu des moments exaltants mĂȘme lĂ -bas.

Je me souviens lors du voyage de la fin quand nous nous sommes arrĂȘtĂ©s dans une gare. Des femmes nous regardaient Ă©berluĂ©es de nous voir dans cet Ă©tat. Les wagons Ă©taient Ă  ciel ouvert et plus tard nous sommes passĂ©s sous trois  passerelles, noires de monde. Et lĂ  des hommes nous ont jetĂ© du pain alors qu’ils crevaient de faim eux aussi. C’était admirable et dramatique : les SS prenant conscience qu’on nous jetait du pain se sont mis Ă  tirer sur tous ces gens avec leurs mitraillettes et, sous les balles ils continuaient Ă  nous jeter du pain. Je n’ai pas vu une personne reculer et s’enfuir.

Peut-on dĂ©sespĂ©rer de l’homme  quand on vit cela ?
Je suis maintenant en parfait accord avec moi-mĂȘme .
Je pense comme Sartre.

« On ne te demande pas ce qu’on t’a fait mais ce que tu as fait avec ce qu’on t’a fait »

Quel message pouvez-vous et voulez-vous  laisser aux jeunes ?

Le message fondateur est qu’ils considĂšrent la vie comme le plus beau des cadeaux.

 Il ne faut pas avoir peur de la mort car elle fait partie de la vie. Si je devais croire en quelque chose, j’inclinerais plutĂŽt vers le bouddhisme, la thĂ©orie de la rĂ©incarnation apportant des rĂ©ponses Ă  mes questionnements. L’espĂ©rance est lĂ  : puisque sa vie est belle, on doit respecter la vie de l’autre.

J’adhĂšre complĂštement Ă  ce qu’a dit Gandhi sur la vengeance :

« Si tu rends Ɠil pour Ɠil , le monde deviendra aveugle »

Je suis juif et sans ĂȘtre religieux, je me sens complĂštement juif car j’appartiens Ă  cette culture

Quand j’explique la Shoah aux jeunes je la classe dans la barbarie en lui reconnaissant, bien sĂ»r, des particularitĂ©s qui en font toute la diffĂ©rence avec les autres actes de barbarie.

La Shoah est une barbarie de bureau et d’Etat. C’est un gĂ©nocide programmĂ© avec toute une administration qui l’a conçu, organisĂ© et rĂ©alisĂ© mais c’est un gĂ©nocide mĂȘme si, comme tous les gĂ©nocides elle a des spĂ©cificitĂ©s.
Il faut travailler sur la mĂ©moire pour prĂ©parer l’avenir.

Quand je pense Ă  moi je dis que je suis ni un hĂ©ros ni une victime. Je suis un ĂȘtre comme les autres Ă  qui il est arrivĂ© un Ă©vĂšnement  exceptionnel.

On doit enseigner la Shoah aux enfants mais graduellement ;

En CM2 on doit enseigner les Justes, ceux qui ont sauvĂ© les autres, comme les Juifs pourchassĂ©s par une idĂ©ologie d’exclusion

En troisiĂšme de collĂšge la Shoah est au programme de la deuxiĂšme guerre mondiale.

En terminale on doit Ă©tudier, outre la deuxiĂšme guerre mondiale qui devrait ĂȘtre remise au programme et en plus, par le professeur de philosophie !  Les processus gĂ©nocidaires ? Comment un ĂȘtre ordinaire peut-il  devenir un bourreau ?

Et le Pardon ?

 Pour le Pardon je dois dire que s’il y a des choses impardonnables, ce sont elles qu’il faut pardonner car que serait le pardon si on  ne pardonnait que le pardonnable ? (Jacques Derrida)

le Pardon est un cadeau que l’on fait Ă  soi-mĂȘme et, avec Jacques Derrida je dirai aussi : que « Le sens du pardon est de n’avoir aucun sens ».

Enfin il faut« Pardonner pour vivre » comme un ĂȘtre humain normal et ordinaire

Conclusion

L’impression que l’on ressent Ă  Ă©couter cet homme est surtout celle de la sĂ©rĂ©nitĂ© et du calme intĂ©rieur. Il respire de toute Ă©vidence la bontĂ©. Son sourire merveilleux est celui d’un ĂȘtre d’amour et de luciditĂ©. MalgrĂ© toutes ses Ă©preuves il garde confiance en la vie et en l’homme. Son message pourrait ĂȘtre celui de l’honnĂȘte Homme de demain. PrĂ©curseur, visionnaire certes mais avant tout  Sam Braun est un ĂȘtre gĂ©nĂ©reux, ouvert et grand par l’exemple qu’il incarne.

Commentaire par l’Artiste

Sam Braun est un soleil, un soleil gĂ©nĂ©reux, puissant, immanent. Il reprĂ©sente Ă  lui seul l’HumanitĂ© dans toute sa beautĂ©, dans toute sa bontĂ©.

« Pardonner pour vivre », dit-il, parce qu’il pense que sans le pardon, la vie n’est pas possible.

Pourtant, il a subi le pire et la vie ensuite ne l’a pas Ă©pargnĂ©, mais  il a toujours Ă©tĂ© ce repĂšre, ce phare pour les autres.

Sam Braun est un hĂ©ros, un hĂ©ros des temps modernes, un exemple. Dans l’AntiquitĂ©, il serait un demi-dieu, celui de la tolĂ©rance et de l’Amour.

Observation sur le tableau :

Ce tableau a bĂ©nĂ©ficiĂ© du mĂ©cĂ©nat de Monsieur Madanjeet Singh , Ambassadeur de Bonne VolontĂ© de l’UNESCO.

DatĂ© du 21 mai 2009, ce tableau reprĂ©sentant Sam Braun s’est imposĂ© dĂšs l’origine, comme un soleil radieux, immanent. La phrase « pardonner pour vivre » s’imposait de mĂȘme. Tout le tableau est rĂ©alisĂ© Ă  partir de sables, originellement pris sur les plages du dĂ©barquement en Normandie.

Certains sables ont Ă©galement Ă©tĂ© recueillis sur la plage du dĂ©barquement de la Croix Valmer en Provence. A l’intĂ©rieur du soleil, une tĂąche rouge apparaĂźt, elle est Ă  la fois le symbole du soleil naissant et du soleil couchant que l’on peut observer au cours de la journĂ©e.

Rappelons que Sam Braun fait toujours Ă©tat de sa petite sƓur et de ses parents qui grĂące Ă  son tĂ©moignage restent vivants. Enfin, dans un Ɠuf, le germe apparait comme une tĂąche rouge, il est le symbole de la vie.

Lorsque je suis venu prĂ©senter le tableau Ă  Sam Braun, chez lui, il Ă©tait prĂ©occupĂ© et dĂ©jĂ  trĂšs souffrant. Son chat, auquel il tenait beaucoup, rodait dans l’appartement et venait de temps Ă  autres vĂ©rifier si tous se passait comme il le souhaitait. On le voit couchĂ© sur le tableau avant qu’il soit montrĂ© Ă  Sam. J’ai prĂ©sentĂ© le tableau Ă  Sam, et nous avons pris la photo, celle qui est en tĂȘte de son dossier. Puis, sur le dĂ©part, j’ai remballĂ© le tableau et Sam s’adressant Ă  moi, je suis rapprochĂ© de lui pour parler, notamment de sa piĂšce qu’il allait produire sous peu. Pendant ce temps le chat s’est installĂ© sur le tableau, en a pris possession et a commencĂ© Ă  ronronner. J’ai pris cette attitude, comme un signe d’acceptation.

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